Krugerrand I - L'or royal du peuple

Le Krugerrand est la pièce la plus célèbre de l'Afrique du Sud. Elle doit son nom à « l’oncle » Paul Kruger, le président de l’ancienne République sud-africaine, dont le profil orne la face avant de la pièce. La face arrière porte le 'springbok', la gazelle bondissante qui est le symbole national de l'Afrique du Sud.

Une idée de génie
C’est en 1884 qu’ont été découverts les premiers gisements d’or en Afrique du Sud. Dans les années 60 du siècle dernier, de nouveaux gisements importants ont été découverts. Le gouvernement sud-africain de l'époque a eu l’idée de destiner une grande partie de cette quantité d’or à la frappe de Krugerrands d’or. Et c’était un coup de génie, car si un citoyen sud-africain ne pouvait détenir des lingots d'or, il était bien autorisé à détenir des pièces d'or.


Les premiers Krugerrands
La Monnaie sud-africaine a frappé les premiers Krugerrands le 3 juin 1967. La même année, elle a émis 40.000 pièces comme pièces d'investissement. Chacune de ces pièces contenait une once troy, ce qui correspond à 31,1 grammes d’or pur, un poids qui est resté inchangé depuis.


De l'or royal
Le Krugerrand titre à 917/1000, soit 22 carats. L’once troy en or étant mélangé au cuivre, le poids total de la pièce est de 33,93 grammes. C’est cette petite quantité de cuivre ajoutée à l’or qui donne à la pièce sa teinte jaune rouge. Cette couleur s'appelle à très juste titre « or royal ». En outre, l’alliage cuivre/or rend les Krugerrands moins fragiles et plus résistants aux rayures.


Pièces d’investissement
Les Krugerrands s’inscrivent tout d’abord dans une logique d’investissement. Les pièces sont très convoitées par les investisseurs qui veulent acquérir de l'or ou de l'argent et souhaitent pouvoir en disposer à tout moment. Leur intérêt se porte principalement sur les pièces d’investissement qualifiées de « bullion ».


Bullion
L'origine du mot « bullion » remonte à l'Angleterre du XIVe siècle. A cette époque, un « bullion » représentait la quantité d’or ou d’argent qui restait au fond de la marmite après le processus de fonte. Le métal qui était chauffé faisait des « bulles » et c’est au bruit produit par celles-ci que le mot « bullion » fait référence. La valeur intrinsèque des pièces « bullion » est leur teneur en métal précieux. Les Krugerrands sont qualifiés de pièces « bullion », mais sont aussi des moyens de paiement légal en Afrique du Sud. Mais ce dernier aspect n’intéresse que très peu les investisseurs. Ce qui importe pour eux, c’est de pouvoir « monnayer » leurs pièces au cours de l’or en vigueur au moment de la vente.


Le Krugerrand, une histoire à succès permanent
Vers 1980, le Krugerrand représentait quasi 90% du marché des pièces d’investissement en or. La Monnaie sud-africaine s'est également mise à frapper des Krugerrands de ½, 1/4 et 1/10 d’once afin de permettre aux investisseurs moins fortunés de pouvoir se procurer cette pièce pour un coût moindre. Entre 1967 et 1985, l’Afrique du Sud a expédié 35 millions de Krugerrands rien qu'aux États-Unis. Dans un certain nombre de villes américaines est née la belle tradition de donateurs anonymes qui déposent à Noël des Krugerrands dans les boîtes de collecte de l’Armée du Salut en guise de don pour leurs compatriotes moins nantis. Le Krugerrand réussit à maintenir sa position dominante sur le marché et reste extremement populaire auprès de investisseurs.


Les Krugerrands pour les collectionneurs
La Monnaie sud-africaine édite chaque année une quantité limitée de Krugerrands en qualité "Belle épreuve", qui est la plus haute qualité de frappe attribuée à une pièce de monnaie. Ces pièces, uniquement destinées aux collectionneurs, sont d’une qualité bien supérieure à celle des Krugerrands « ordinaires », frappés comme pièces d'investissement. C’est le rêve de tout collectionneur qui se respecte de pouvoir un jour compléter sa collection avec un ou plusieurs Krugerrands en qualité « Belle épreuve ».