Les Doubles Portraits Royaux en Or

Les toutes premières pièces sont apparues en Lydie (l'actuelle Syrie) au 6e siècle avant J.-C. Cependant, les cultures anciennes ne se mirent à dépeindre deux portraits côte à côte qu'à partir du premier siècle avant J.-C. Cela fut probablement dû aux compétences extrêmement élevées qui étaient nécessaires pour graver deux portraits sur la même face d'une pièce, ou peut-être parce que l'idée n'avait tout simplement pas encore été conçue...

Les cités-États de l'Asie mineure furent les premières à introduire l'utilisation de « jugate », des bustes conjoints dans le monde antique. À partir du début du premier siècle av. J.-C., les monnaies de Pétra, de la Thrace et de Tripoli représentèrent les doubles bustes des dieux et des déesses grecs, ainsi que des rois et des reines des royaumes. La représentation de ces personnages pourrait avoir été un moyen de placer les dirigeants et les dieux sur un même pied d'égalité. Avec l'invasion romaine à la fin du premier siècle av. J.-C., les cités-États (comme la Thrace) devinrent des royaumes clients de l'Empire romain en pleine expansion. Les rois et les reines furent autorisés à être représentés sur les pièces, mais le buste de l'empereur romain devait figurer seul sur leurs avers.


Les Romains
Les Romains avaient déjà commencé à expérimenter les bustes « jugate » lors de la période républicaine, au premier siècle av. J.-C. Ces denarii en argent (les descendants du penny anglais moderne) portaient les doubles bustes de différents dieux et déesses romains. Les Romains, quant à eux, ne furent pas représentés de cette manière avant le début de l'Empire romain. 

Les denarii en argent et les aurei en or de l'empereur Néron figurent parmi les pièces à bustes « jugate » les plus célèbres du monde romain. Ces pièces sont particulièrement remarquables car elles dépeignent le jeune empereur aux côtés de sa mère. Il s'agit d'une conception unique dans la frappe de la monnaie romaine.

L'empereur Constantin, quant à lui, utilisa les doubles portraits à ses propres fins. Sur une série de médailles en or extrêmement rares, il se représenta aux côtés de son comiti (compagnon) Sol – le dieu du Soleil. La représentation d'un empereur romain aux côtés d'un dieu aurait eu l'effet d'élever Constantin au rang de divinité aux yeux du public...  


La Periode Moderne

Après le règne de Constantin, pratiquement plus aucune pièce représentant des bustes conjoints ne fut frappée dans le monde entier pendant plus de 1000 ans. Le règne de Guillaume et Marie II réintroduisit les bustes conjoints sur les pièces de monnaie dans un superbe style classique. Guillaume y était dépeint à l'avant de Marie. Les bustes conjoints de Guillaume et Marie apparurent sur toutes les pièces de cette période, y compris la guinée d'or et ses différentes déclinaisons. Lorsque le règne commun de ces monarques fut interrompu à la mort de Marie en 1702, Guillaume devint le seul roi d'Angleterre et continua à être représenté, seul, sur les pièces du royaume.


La Medaille de Waterloo

À la suite du règne de Guillaume et Marie, de nombreux médailleurs à travers toute l'Europe se mirent à réutiliser les bustes conjoints. La plus célèbre médaille représentant des bustes « jugate » n'a, en réalité, jamais été frappée. Conçue par le maître graveur Benedetto Pistrucci, la médaille de Waterloo fut l'oeuvre de sa vie. Cette médaille représentait quatre magnifiques portraits en forme conjointe – ceux des quatre chefs d'État alliés lors des guerres napoléoniennes, dont notamment le princerégent, le futur roi George IV. 


Les doubles portraits de Belgique

Entre 1880 et 1999, notre pays a émis sept pièces portant un double portrait. La toute première était une pièce de 2 francs. En 1880, l'avers de cette pièce arborait un double portrait de nos deux premiers rois, Léopold Ier et Léopold II. Cette pièce avait été conçue pour célébrer le 50e anniversaire de notre indépendance (1830-1880). Au même moment, une pièce d'1 franc fut également ornée de ce même portrait. 

Jusqu'à présent, les deux doubles portraits de 1999 sont les derniers du royaume à avoir représenté nos monarques. Le premier fut frappé en l'honneur du mariage de Philippe, qui était alors notre prince héritier, et de la princesse Mathilde. La particularité de cette pièce est que le prince et la princesse y sont représentés face à face. Le deuxième double portrait de 1999 commémore le 40e anniversaire de mariage du roi Albert II et de la reine Paola.


La serie 
 Les Doubles Portraits Royaux en Or 
Jusqu'à présent, les sept doubles portraits de nos souverains ont été conçus en argent. Les trois pièces émises entre 1880 et 1960 possèdent un titre d'argent de 835/1000. Les quatre doubles portraits frappés entre 1996 et 1999 présentent un titre d'argent de 925/1000. Ils sont donc composés d'argent Sterling. En 1999, la Monnaie royale belge frappa une pièce de 500 francs en argent à l'effigie des archiducs Albert et Isabelle. La Monnaie émit elle-même une version en or de cette pièce, d'une valeur de 5000 francs. Ces pièces célébrèrent le fait que Bruxelles, leur résidence archiducale, ait été déclarée capitale européenne de la culture en l'an 2000.

Du fait de l’anniversaire du roi Philippe et de la reine Mathilde, nous avons 50 exemplaires de leur double portrait en or disponibles. Avec une remise spéciale!
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