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Boue et folie : la troisième bataille d'Ypres

Déjà bien avant la Grande Guerre, la petite ville flamande d'Ypres n'était pas étrangère à la guerre et au conflit. Cette ville du textile séculaire jouit en effet d'une position géographique hautement stratégique ; celui qui contrôle Ypres a accès à de nombreuses voies importantes vers la mer. Au cours de la Première Guerre mondiale, sa position fut donc extrêmement convoitée. Ypres allait devenir le théâtre de quatre grandes batailles, dont la troisième est surtout connue pour le très grand nombre de victimes et le coup moral que les soldats des deux camps ont eu à endurer. 

Cet enfer boueux a nuit à la santé de plusieurs centaines de milliers de soldats, les à privés de tout espoir et leur a ôté la vie.

Les deux premières batailles survenues à Ypres avaient déjà laissé la région en ruine. La première tentative des Allemands pour s'emparer de la ville avait été déjouée par les Belges, qui ouvrirent les écluses et inondèrent d’eau de mer une grande partie du territoire. La deuxième bataille fut principalement menée au moyen d'une nouvelle arme expérimentale : le gaz au chlore. Ce gaz porta un énorme coup aux troupes alliées, mais ces dernières résistèrent. Lorsque leur deuxième attaque échoua, les Allemands décidèrent tout simplement de bombarder la ville. 

Entre-temps, les sous-marins allemands, les légendaires U-Boots, infligèrent de sérieux dommages aux navires britanniques. Environ 1 navire marchand britannique sur 4 fut coulé par les Allemands. Il fallait que des actions soient prises pour sauver le pays d'un désastre économique. Les bases navales allemandes déployées le long de la côte belge devaient être détruites. Toutefois, la seule manière d'atteindre cette cible menait tout droit au front à proximité d'Ypres. 

Le maréchal britannique Douglas Haig, commandant en chef des troupes alliées, était ravi. Cela faisait longtemps qu'il rêvait de lancer une énorme offensive en Flandre, et ce pour trois raisons.


Le Saillant d'Ypres


La ligne de front entre les alliés et l'armée impériale allemande se situait autour du saillant d'Ypres hautement stratégique. Douglas Haig voulait que les alliés brisent ce saillant. Cela leur permettrait de franchir la crête du centre de la Flandre occidentale, et de s'emparer de l'importante ligne de chemin de fer entre Menin et Torhout. Ensuite, ils pourraient marcher vers les ports d'Ostende et de Zeebruges, où les Allemands avaient établi leurs bases d'opérations pour leurs sous-marins. 


Affaiblir l'armée allemande


La deuxième raison découlait de la constatation que les Allemands s'étaient particulièrement bien retranchés en Flandre occidentale. En lançant une attaque sur le village de Passchendaele à proximité d'Ypres, Douglas Haig espérait affaiblir considérablement ce solide front allemand, et peut-être même mettre ses ennemis en déroute. Cela devait provoquer l'effondrement total de la résistance allemande. 


Les Français


La troisième raison était que l'armée française se trouvait dans un état déplorable. Lors de la bataille de Verdun en 1916, les Allemands n'étaient pas parvenus à franchir les lignes allées, mais ce combat avait causé plus de 700 000 victimes dans les deux camps. La bataille de la Somme n'avait pas permis de gagner du terrain, et s'était uniquement soldée par de gigantesques pertes de chaque côté ; plus d'1 million de soldats perdirent la vie. 

En avril 1917, le commandant en chef français, le général Nivelles, avait à nouveau tenté de briser la résistance allemande en lançant une importante offensive dans le nord de la France, mais à nouveau, le seul résultat obtenu fut encore plus de victimes. Les énormes pertes avaient anéanti le moral de l'armée française. Une victoire à Ypres aurait donc offert un moment de répit aux soldats français pour leur permettre de se rétablir.


Le début de la bataille


La troisième bataille d'Ypres débuta par la bataille des Mines à Messines (LIEN), avec une explosion sur la crête de la Flandre occidentale. L'espoir d'une attaque réussie augmenta, car un coup sévère avait été porté aux troupes allemandes. Le général Herbert Plumer, le cerveau derrière le succès de Messines, incita Douglas Haig à faire avancer l'armée vers Passchendaele pendant que le moral allemand était encore au plus bas. Mais ce dernier attendit trop longtemps avant de prendre sa décision. L'élément de surprise fut perdu, et les troupes allemandes eurent le temps de se retrancher. 

La bataille commença un mois et demi après la bataille des Mines, le 31 juillet 1917.


..
 A little grave that has no name..

Comme à leur habitude, les alliés débutèrent leur attaque par des bombardements de plusieurs jours. L'expédition dégénéra en un véritable enfer pratiquement dès le premier jour. Le poète irlandais Francis Ledwidge périt déjà au cours de la première journée. Les deux derniers vers de son poème intitulé Soliloquy (entretien avec soi-même) sont les suivants :

And greater than a poet’s fame
A little grave that has no name.

(Et plus grande que d'un poète la réputation
une petite tombe sans le moindre nom). 

L'armée, composée de soldats britanniques, français et belges, perdit énormément de combattants au cours des premiers jours. Toutefois, elle parvint à gagner quelques kilomètres de terrain. Mais ensuite, il se mit à pleuvoir.

Au cours des semaines suivantes, la Flandre vécut les précipitations les plus intenses qu'elle n'eut connues en quarante ans. Très vite, les cratères se remplirent d'eau pour devenir une véritable fosse commune marécageuse. Les tranchées se transformèrent en bains de boue impraticables et infestés de rats. Le champ de bataille devint un marécage de boue collante qui engloutit hommes, animaux et machines. 

Les soldats belges regardèrent avec incrédulité le paysage qui avait jadis été leur Belgique. 

Les conditions dans lesquelles les troupes devaient vivre poussèrent même les hommes les plus solides à la folie. 


Passchendaele


Début octobre, plusieurs généraux de Douglas Haig le supplièrent d'arrêter les combats. Mais ce dernier les poursuivit obstinément car il avait besoin d'une victoire pour défendre sa position vis-à-vis du cabinet britannique. 

Son intervention lors de la troisième bataille d'Ypres lui valut le surnom de « The Burcher » (le boucher). Finalement, l'objectif d'attaque fut réduit à la prise du village de Passchendaele, qui n'était désormais pas beaucoup plus qu'une tache rouge dans la boue flamande. Il est vrai que la ville fut prise assez rapidement, mais il devint très vite évident qu'une progression vers Ostende et Zeebruges serait une cause perdue. 


De Hel


Le 10 novembre 1917, Douglas Haig mit un terme à la troisième bataille d'Ypres. Ce combat coûta la vie à environ 500 000 soldats, dont notamment de très nombreux Belges. Le terrain gagné fut toutefois mince : 8 km à l'intérieur du territoire occupé par les Allemands. Cette zone fut d'ailleurs déjà récupérée par ces derniers en avril 1918. À l'heure actuelle, l'utilité de la troisième bataille d'Ypres est encore controversée. 

Mais la plupart des historiens s'accordent à dire que cette bataille a également brisé la force de l'armée allemande. Les troupes de l'empereur allemand souffrirent non seulement d'une importante perte d'hommes, mais elles subirent également de très nombreux dommages matériels. La guerre avait tellement asséché l'économie allemande que cette dernière n'était plus capable de remplacer les machines de guerre qui avaient été perdues durant la troisième bataille d'Ypres.

La Première Guerre mondiale, et la troisième bataille d'Ypres en particulier, ont définitivement brisé les idées romantiques sur la guerre et l'héroïsme. La plupart des soldats connurent une mort horrible au beau milieu des tranchées, et le traumatisme de ceux qui survécurent à cette bataille est pratiquement inimaginable. Nous nous devons de toujours continuer d'honorer et de relater leur incroyable courage et leur sacrifice. 

Pour que nous n'oubliions jamais.

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