René Magritte, cinquante ans après sa mort

Cette année, la date du 15 août marqua le 50e anniversaire de la mort de René Magritte. Aujourd'hui encore, ses pommes masquées, ses chapeaux melons flottants, ses oiseaux faits de nuages et ses pipes qui ne sont pas des pipes continuent de parler à notre imagination.

Avec ses interprétations insolites du quotidien, il nous incite à réfléchir sur le monde. Aux côtés d'autres artistes tels que Salvador Dali et Frida Kahlo, il posa les bases du surréalisme et eut ainsi une influence inimaginable sur l'art moderne.

Magritte est né à Lessines en 1898. À 18 ans, il entreprit des études à l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Il se mit alors à rechercher son propre style, sa propre voix. En appliquant les théories futuristes, cubistes et dadaïstes qu'il avait apprises à l'Académie, il tenta de peindre d'une manière qui lui procurait satisfaction. Après dix années d'expérimentations, il eut enfin une illumination. « Lart de la peinture ne peut vraiment se borner quà décrire une idée qui montre une certaine ressemblance avec le visible que nous offre le monde. » La création de situations qui n'existeraient pas autrement, afin de susciter le mystère et de laisser le spectateur dans le doute. Ses peintures surréalistes de la vie quotidienne figurent parmi les plus reconnaissables de tous les temps : les chaussures devenant des pieds, la peinture d'une pipe accompagnée de la légende « ceci n'est pas une pipe », etc. Au moyen d'objets empruntés à la réalité de tous les jours, Magritte créa des images mystérieuses, chargées de poésie.

René Magritte était extrêmement productif ; il peignait rapidement, et en grandes quantités. Parfois, il pouvait même réaliser près de cent peintures en un an. Les titres de ses œuvres jouèrent également un très grand rôle dans son art. L'histoire raconte qu'il invitait chaque semaine son cercle d'amis à venir lui rendre visite, et leur montrait les peintures qu'il avait réalisées au cours de la semaine écoulée. Ses amis pouvaient alors lui proposer différents titres. C'était généralement le titre le plus farfelu qui l'emportait. Toutefois, les titres sont une partie essentielle de l'œuvre de Magritte : image et titre sont comme deux pierres à feu qui produisent des étincelles.

Ses œuvres n'en ont peut-être pas l'air à première vue, mais elles traitent de thèmes importants. Par ses peintures, Magritte examine et discute de problèmes philosophiques. Mais il aborde également des problèmes très personnels. La mère de Magritte s'est en effet suicidée lorsqu'il n'avait que 13 ans. Cette expérience incroyablement traumatisante se retrouve dans un grand nombre de ses tableaux.

Il était un penseur qui peignait, et non un peintre qui pensait. Ses réalisations nous font douter de notre propre perception. René Magritte appartient à juste titre à la lignée des artistes les plus renommés et les plus influents du 20e siècle.

René Magritte est décédé à Bruxelles en 1967. À l'heure actuelle, son œuvre est encore exposée dans le monde entier. Pour la Banque de Belgique, il n'y avait donc pas de meilleur portrait à représenter sur le billet de 500 francs que celui de René Magritte. Il était un maître belge à l'allure mondaine, et a plus que mérité de figurer sur ce billet de banque.